Le burnout impose le changement
En partant de ma propre expérience et en la confrontant à celle des autres, j’ai constaté que pour la plupart des têtes brûlées, le burnout est un moyen de se libérer de systèmes inadéquats, qu’ils soient externes ou internes à la personne.
Au niveau externe, un système est inadéquat notamment quand il produit des dysfonctionnements organisationnels et relationnels sur la place de travail. Au niveau interne, les dysfonctionnements sont de type cognitif et comportemental : pensées toxiques, ruminations, augmentation de comportements de contrôle ou d’évitement, etc.
En bref, le système dans lequel évolue la personne comme les stratégies qu’elle met en place pour y survivre sont voués à l’échec, mais elle ne peut ni l’admettre ni en sortir. Elle s’agrippe alors de toutes ses forces au fonctionnement existant, brûlant jour après jour ses ressources physiques et psychiques. Le résultat se fait plus ou moins attendre, mais c’est toujours le même : la casse.
Le burnout nourrit la vie
La science est capable aujourd’hui de visualiser les connexions neuronales littéralement grillées par le burnout. Cela prouve que la rupture violente que subissent les têtes brûlées est bien la résultante d’un système cérébral qui surchauffe au point de disjoncter. Dans le langage courant, on parle à juste titre de « pétage de plomb » ou de « fusible grillé ».
J’aime comparer le burnout au disjoncteur qui sécurise un bâtiment contre une défaillance électrique et de l’incendie qui en découle. Il est une sorte de sauvetage de dernière minute, qui met le système en veille avant qu’il n’implose et ne s’éteigne à jamais. En ce sens, au niveau individuel, le burnout est un mécanisme sain, permettant au corps de se maintenir en vie.
À méditer : une personne en burnout est une personne vivante.
En fait, si le processus et le rétablissement post burnout est bien géré, on en ressort transformé, libéré, plus éclairé, plus sain. Avec des bénéfices pour soi et pour autrui.